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« 12 % des usagers de drogues incarcérés, au moins une fois dans leur parcours, ont pratiqué l’injection en détention et 1 sur 3 a partagé son matériel d’injection, source de contaminations VIH et VHC. » (Source : Site de l’OIP.)
Les mêmes droits pour tous ?
Le principe de prise en charge médicale identique entre prison et milieu libre est établi en France depuis la loi du 18 janvier 1994 relative à la santé publique et à la protection sociale. En 2009 ce droit d’accès à la santé a été réaffirmé dans la loi pénitentiaire. Malheureusement ces avancées restent peu effectives aujourd'hui, tant le tabou sur les addictions reste fort que ce soit dans les prisons et même dans les rues de la République. La Réduction des Risques est difficilement reconnue dans notre société et entre les murs des prisons, elle est inabordable. Ses actions y prendraient pourtant tout leurs sens. Réelle peur ou hypocrisie incurable ?
L'amorce d'un débat?
François Hollande est aujourd’hui le seul candidat à s’être exprimé quant à d’éventuels programme de Réduction des Risques en prison. Le 29 novembre 2011, lors de la Journée mondiale contre le SIDA, le candidat soulève le fait que des actions sont à mener en prison. Après avoir rappelé les chiffres alarmants des contaminations VIH et hépatiques en détention, François Hollande souhaite des mesures préventives, notamment parce que « ces personnes, un jour, sortiront de leur détention, et seront en milieu ordinaire, c’est-à-dire parmi nous ». Prévenir en prison n’aurait alors que pour seul but la protection des citoyens hors la prison ?! Il est pertinent que le sujet soit abordé par F. Hollande mais il nécessite sans aucun doute un débat plus large dans l’objectif d’une réelle application des lois.
La France, éternelle retardataire?
Aujourd'hui l’administration pénitentiaire se contente de proposer de l'eau de Javel diluée aux usagers de drogues pour prévenir les contaminations, ce qui n'est efficace que pour le VIH. Cette distribution n'est cependant organisée que dans 23% des établissements.
Par ailleurs, les détenus contaminés par le VIH ou hépatites sont stigmatisés au sein de la détention car le secret médical s’y applique difficilement. Les programmes d’échanges actifs de seringues (PES) développés par diverses associations de Réduction des Risques sont déjà en place à l’extérieur des prisons. En reconnaissant la présence et l’usage de drogues en détention, la France, tout comme la Catalogne le fait depuis déjà plus de 10 ans, pourrait mettre en place ce type de mesures.
L’introduction dans les prisons des pratiques de Réduction des Risques ne devrait cependant pas se limiter aux PES puisque les risques à l’intérieur sont les mêmes que dehors, comme les risques sexuels, les autres pratiques de prise de stupéfiants ou encore les risques liés aux tatouages, piercing… Pour cela des lois existent, nous souhaitons simplement leur application afin de protéger les personnes détenues.
GENEPI Bordeaux
Pour plus d’infos :
- http://opac.invs.sante.fr/doc_num.php?explnum_id=7549
-Discours de François Hollande : Aller à 12min30s. http://www.dailymotion.com/video/xmniol_intervention-de-francois-hollande-lors-des-etats-generaux-des-elus-locaux-contre-le-sida_news
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