vendredi 24 février 2012

Soirée Débat à l'Utopia le Mardi 13 mars 2012

Projection de A l'OMBRE DE LA REPUBLIQUE - Stéphane MERCURIO - documentaire France 2011 1h30mn - Cinéma Utopia, place Camille Jullian, Bordeaux - sortie nationale le 7 mars.


Le documentaire:
Pour la première fois, après trois ans d’existence, le CGLPL (Contrôle général des lieux de privation de liberté)accepte qu’une équipe de tournage le suive dans son travail, minutieux, essentiel de contrôle des droits fondamentaux dans les prisons, hôpitaux psychiatriques, commissariats… Stéphane Mercurio a suivi une quinzaine de contrôleurs. Leurs lieux de mission : la maison d’arrêt de femmes de Versailles, l’hôpital psychiatrique d’Evreux, la Centrale de l’île de Ré, et enfin la toute nouvelle prison de Bourg-en-Bresse. Pendant ces quelques semaines d’immersion à leurs côtés au coeur des quartiers disciplinaires, dans les cours de promenade des prisons ou dans le secret des chambres d’isolement, un voile se lève sur l’enfermement et la réalité des droits fondamentaux en ces lieux


La projection-débat - Article du cinéma Utopia:
"À l'occasion de la première projection du film, organisée par l'association GENEPI Bordeaux avec Stéphane Mercurio, la réalisatrice, Alain Cangina, président de l'association RENAÎTRE, et un Contrôleur des lieux de privation de liberté.
Pour cette soirée, achetez vos places à l'avance, à partir du Samedi 3 Mars.
Le film est ensuite programmé du 14 au 27 Mars.



« Le pire des malheurs en prison c’est de ne pouvoir fermer sa porte. » Stendhal


C’est une plongée exceptionnelle et passionnante dans des territoires inexplorés par les caméras, et où règnent trop souvent des zones de non-droit. Ces lieux d’enfermement où l’on exclut de la société ceux dont on estime qu’ils représentent un danger pour autrui et/ou qui doivent payer leur dette pour les délits ou crimes qu’ils ont commis.


En 2008, un Contrôleur Général des lieux privatifs de liberté, indépendant et irrévocable, a été nommé pour 6 ans. Sa mission : inspecter, avec l’aide de bénévoles (souvent retraités de la magistrature ou du secteur social), prisons, hôpitaux psychiatriques, centres éducatifs fermés, centres de rétention, dépôts des tribunaux, locaux de garde à vue, etc… Il fait des constatations objectives sur l’espace vital de chaque détenu ou malade à l'intérieur de la cellule ou de la chambre, sur la salubrité, mais il recueille aussi la parole des professionnels aussi bien que des prisonniers ou malades.


En 2010, pour témoigner de son travail et de l'état des lieux, le Contrôleur Général autorise une équipe de tournage à l’accompagner, de la maison d’arrêt des femmes de Versailles à l’hôpital psychiatrique d’Evreux en passant par la Centrale de l’Ile de Ré ou la prison flambant neuve de Bourg en Bresse. Pas de tournage dans les Centres de Rétention : le ministère de l'intérieur a refusé l'autorisation…


C’est à la réalisatrice Stéphane Mercurio qu'est confiée la tâche. Ce n’est pas un hasard, puisqu'elle avait réalisé le splendide A côté, documentaire « hors les murs », évoquant la prison à travers l'expérience des familles des détenus de la prison de Rennes qui transitaient par un lieu d’accueil avant de se rendre au parloir.


La force extraordinaire du film est de ne pas chercher à connaître le parcours des malades et des prisonniers avant leur enfermement, et donc de ne jamais porter de jugement ni de différenciation sur les raisons qui les ont amenés là. Mais de s’attarder aux petites et grandes choses de la vie à l’intérieur : l’injustice du travail à l’atelier, parfois valorisant pour quelques privilégiés mais ingrat et rémunéré une misère pour les autres, les privations absurdes comme ce malade pleurant parce qu’on lui retire systématiquement son dessert sous prétexte qu’il n’aime pas les entrées, le manque des enfants pour cette femme de Versailles qui préfère refuser les parloirs plutôt que de pleurer des heures quand ses mômes s’en vont.


Et puis il y a cette approche du temps pour ces détenus longues peines de l’île de Ré, incroyables de lucidité, de sagesse acquise au fil des années, qui savent que leur vie s’achèvera probablement derrière les murs du pénitencier. La caméra filme admirablement les espaces clos (superbe travail de photographie) tout en laissant le temps à la parole enfin libérée."

Article de l'Utopia

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